Ma vie dans la CIA de Harry Matthews

France, début des années soixante-dix. Harry Mathews passe pour un agent de la CIA aux yeux de son entourage. Frustré de ne pas parvenir à rétablir la vérité sur son compte, il finit par se résigner au rôle qu'on lui attribue et décide, pour s'amuser, de le jouer à fond. Mais on le prend de plus en plus au sérieux. Entre réel et fiction, 'Ma vie dans la CIA' retrace l'histoire du prétendu espion Mathews.

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LA CRITIQUE D'EVENE

CIA : Caustique, intelligent et amusant. Ces trois mots résument bien l'atmosphère James Bondienne du dernier livre de Harry Mathews. Lors d'une discussion avec une maîtresse occasionnelle, l'écrivain américain installé en France, apprend que tout son entourage, ou presque, le soupçonne d'être un agent de la CIA. Et puisque démentir ne fait qu'empirer les choses, le faux espion décide d'alimenter la rumeur ! Quelques préalables s'imposent cependant : s'inventer une identité de conseiller en voyages, s'assurer des contacts dans les hauts lieux du Paris des années 70, ne jamais boire que de l'eau minérale lors des soirées mondaines, emprunter le trottoir opposé à son immeuble… Mathews se prête tant au jeu qu'il finit par expérimenter moult quiproquos, et se trouve même mêlé à de sombres complots… Avec pour toile de fond la Guerre Froide, la fin du Vietnam, le Watergate ou encore le putsch de Pinochet, l'auteur surfe sur un thème à la mode dans la littérature ou le cinéma américains. On pense à Confessions d'un homme dangereux de Chuck Barris, sauf qu'ici le ton est ironique, l'humour incisif et la plume acerbe. Si l'on peut déplorer la tendance au mimétisme qui fait rage dans la littérature contemporaine, qu'elle soit française ou américaine, on ne peut que cautionner avec jubilation l'originalité de l'auteur, sa capacité à réinventer le genre et à se l'approprier. Ma vie dans la CIA : Un roman qui jongle entre réalité et fiction, une chronique drôle et passionnante où la bizarrerie n'a de cesse d'être tournée à la dérision. Faustine Amoré