Il faut qu'on parle de Kevin - Lionel Shriver

Citation :

Présentation de l’éditeur
À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian exécute neuf personnes dans son lycée. A travers des lettres au père dont elle est séparée, sa mère retrace l’itinéraire meurtrier de leur fils. Un roman coup-de-poing, violent, complexe, qui s’attaque aux pires des tabous.

Biographie de l’auteur
Née en 1957 en Caroline du Nord, Lionel Shriver a fait ses études à New York. Diplômée de Columbia, elle a été professeur avant de partir parcourir le monde. Elle a notamment vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et à Belfast.
Après six romans qui ont connu une publication confidentielle aux États-Unis, elle entreprend l’écriture d’un récit inspiré de la tuerie de Columbine. Il faut qu’on parle de Kevin a obtenu un éclatant succès de par le monde et a remporté l’Orange Prize en 2005. Lionel Shriver vit à Londres avec son mari, jazzman renommé.


Je vous mets la critique du Figaro :

Citation :

LIONEL SHRIVER L'auteur américain imagine la genèse d'un assassin à peine pubère. Nul n'en sort indemne.


ON LES A VUS au cinéma, dans des fictions ou des documentaires. Américains blancs, ils ont une quinzaine d'années, et sont issus des classes moyennes. Effectivement « moyens », ils mènent une vie paisible, en climat tempéré, à l'abri des tempêtes. Puis un jour, ils deviennent célèbres. Pour avoir massacré une dizaine d'élèves et de professeurs dans leur collège. Face à ce genre de fait divers, on peut gloser sur le port d'armes aux États-Unis ou l'influence de Marilyn Manson sur une jeunesse désaxée. Dans son dernier roman, Lionel Shriver aborde le problème autrement. Et puisque les mères sont à l'origine de tous les complexes, c'est l'une d'elle qu'elle fait parler. Dans des lettres adressées à son mari, Eva Khatchadourian retrace la chronologie du « Jeudi ». Le jour où son fils a assassiné neuf personnes au lycée. Il l'a fait sans frénésie, et, une fois sa tâche accomplie, attendu bien sagement d'être cueilli par la police.

Haïr la chair de sa chair


Dans Il faut qu'on parle de Kevin, Eva raconte la genèse de ce tueur à peine pubère, mais nous confesse surtout son aversion pour ce monstre né de ses entrailles. Car c'est bien d'entrailles qu'il s'agit dans cette histoire, beaucoup plus que de sociologie ou de criminologie. Subtilement, par la voix d'une mère, Shriver soulève une question taboue : peut-on haïr la chair de sa chair ? Eva répond. Avoue qu'elle ne voulait pas d'enfants, décrit le vide émotionnel qu'elle a ressenti à la naissance de Kevin, les faux câlins qu'elle s'est forcée à prodiguer, alors que son mari se pâmait d'adoration pour le petit être. Si seulement les médecins avaient trouvé à Kevin une tare ou un syndrome, peut-être aurait-elle éprouvé un soupçon de compassion... Le monstre est-il bien celui qu'on croit ? Lionel Shriver, qui refuse toute sensiblerie, ne nous dit pas lequel, de la mère ou du fils, plaindre ou craindre. Eva bouleversera certains par sa franchise, en révulsera d'autres par sa froideur. Au fil de ses aveux, elle joue tous les rôles de cette tragédie : bourreau, suspecte, témoin, victime. Elle est plurielle, tout comme les niveaux de lecture de cette histoire. Il faut qu'on parle de Kevin, qui est devenu aux États-Unis un emblème féministe, aurait dissuadé Lionel Shriver d'être mère. Gare aux effets secondaires implacables de ce roman terrible.

Je suis passé devant une dixaine de fois et à chaque fois je voulais me l'acheter ... Il a l'air vraiment bien, c'es quoi ton avi sur ce livre ? Tu l'as lu déjà ?

celui-là est dans mes projets à très court terme

Je en l'ai pas lu non plus mais comme vous il me tente.

et moi je l'ai lu.....en anglais, mais ca ne change pas grand chose à l'histoire...
comment dire...
c'est vraiment genial et prenant et très intéressant en termes de relation mère-enfants.

foncez!

Je viens de commencer ce livre, et pour l'instant j'aime beaucoup. C'est très poignant et terriblement réaliste.

je vais le rajouter dans mes souhaits sur PM...

Je l'ai terminé hier...et j'ai beaucoup aimé, même si c'est assez "dérangeant" d'aimer un livre qui traite d'un sujet aussi malsain. Si on m'avait mis ce bouquin dans les mains sans rien me dire de l'auteur, j'aurais vraiment pensé que c'était une histoire vécue ! Ce livre est touchant d'un bout à l'autre, et il fait également froid dans le dos...

Je l'avais déjà repéré, tu me confortes dans mon envie de le lire.

Bon voilà, je viens de le dévorer.

C'est un livre très fort, très émouvant mais aussi qui amène à se poser beaucoup de questions, sur la maternité et l'amour maternel notamment.

Je l'ai trouvé très juste, très bien construit dans la mesure où les sentiments des personnages sont parfois ambigus, comme la confiance que le lecteur porte ou pas à la narratrice.

Bref, j'ai adoré , c'est vraiment un très bon roman!

Je l'ai vu de nombreuse fois aussi, en lisant le résumé assez souvent! Avec tous vos avis, je pense que je vais me laisser tenter!

Bonjour,

Pour mon 2ème message sur ce forum ça va être une critique négative (

J'en suis à la moitié, et j'ai vraiment du mal, je m'ennuie au possible. Je n'aime pas laisser un livre en plan donc je vais m'efforcer de le terminer, mais honnêtement j'ai du mal.

Vos avis enthousiastes m'incitent à le reprendre au plus tôt. Peut-être que je vais finir par avoir le déclic...

il est dans ma PAL, j'avais envie de le commencer, du coup Aureliane tu m'as un peu refroidi !!!

Je l'avais commencé, mais je n'ai pas aimé du tout, mais alors du tout... Et je l'ai mis en vente sur PM..

laura a écrit:

il est dans ma PAL, j'avais envie de le commencer, du coup Aureliane tu m'as un peu refroidi !!!

Pour ma part, j'avais vraiment beaucoup aimé ! Evidemment, c'est un livre "dérangeant", de par le thème qu'il aborde, mais j'avais trouvé que l'auteur le traitait de façon intéressante et crédible... Melo et Auréliane, qu'est-ce que vous n'aimez pas du tout dans ce bouquin ? L'écriture de l'auteur ? L'histoire en elle-même ?

Moi, en ce qui me concerne, je n'ai pas été au bout de ce livre. Trop répétitif, trop pessimiste quant à la maternité, on nous sert les etats d'âmes de la mère qui pour moi n'ont aucun intérêt. Je me suis ennuyée.

Mais je vous copie/colle un avis d'un autre forum :

Citation :

Alors ce livre est vraiment mon coup de gueule de l'année

Et pourtant, c'est un livre dont le thème m'a tout de suite intéressée: comprendre ce qui peut amener un adolescent à être à l'origine d'un massacre dans son lycée.

Et au bout de 300 pages, je suis dépitée par ce ramassi de bêtises et d'idées préconçues...

J'ai autant détesté la forme que le fond:

La forme: c'est hyper répétitif. Pendant toute une première partie, la mère de Kevin nous parle de son travail (vraiment pas intéressant). Puis, c'est l'énumération de toutes les horreurs que Kevin a fait depuis son plus jeune âge. Ce n'est que ça... C'est lourd et vide, ça n'a AUCUN INTERET.

Le fond: et c'est là que ce livre me met hors de moi. En gros, Kevin naît méchant. Bien sûr tout est inné, on naît mauvais
Je suis vraiment choquée. Bon on peut me dire que ce n'est qu'un roman. Alors là d'accord car c'est vraiment en dehors de la réalité, c'est caricatural, exagéré...

Je crois que ce qui m'énerve le plus c'est certains commentaires que j'ai lus. LE POINT "Ce roman est plus percutant qu'une leçon de pedopsychiatrie". C'est sûr c'est tellement simplifié: on naît mauvais, il n'y a rien à faire.


Ce qui me rassure c'est que je ne suis pas la seule à être dépitée par ce livre

e-litterature.net:
"Dans Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shriver aborde une question hautement taboue: l’absence d’amour maternel peut-il conduire un adolescent à commettre l’indicible, en l’occurrence un carnage dans un lycée? A l’heure où l’Amérique est gangrenée par les massacres à l’arme à feu (dernier exemple en date: Virginia Tech), ce roman a malheureusement tout du pétard mouillé… On respecte certes le fait que l’auteure ne se serait jamais vue mère (à témoin la dédicace en introduction du livre: «Pour Terri. Le scénario du pire auquel nous avons tous les deux échappé.»). On reste en revanche terriblement mal à l’aise devant cette perception extrémiste, totalement noire, de la maternité…"


Je ne conseille pas ce livre

Je l'ai commencé hier soir, pour l'instant je n'arrive pas à me faire une idée de si j'aime ou non...

Laura, j'espère que tu aimeras quand même !

Melo : effectivement, la critique du "Point" est assez bizarre, heureusement que ce livre n'est pas une "leçon de pédopsychiatrie" ! Maintenant, c'est vrai, d'après l'auteur Kevin nait méchant...et je comprends que ça puisse choquer, mais pour avoir étudier pas mal de manuels de criminologie (oui, bon, arrêtez de me regarder comme ça, hein !! ) je n'ai pas trouvé ça si impensable... Choquant, sans nul doute, mais assez crédible dans la forme, car certains tueurs en série ont manifesté très tôt des signes de cruauté, sans avoir pourtant été battus, violentés, maltraités par leurs parents. Maintenant, je ne me suis encore jamais penchée sur le cas des enfants "tueurs", qui font ce que Kevin fait dans ce livre, donc là j'avoue que je ne sais pas trop si ce que raconte l'auteur est crédible ou non... Dans un sens, j'espère que non, mais quand on voit tous ces massacres, aux USA ou en Finlande, on peut se poser des questions sur la "motivation" de leurs auteurs... Désir de célébrité, ou haine pure et simple envers les autres ? En tout cas, c'est sûr que ça fait froid dans le dos, et c'est peut-être aussi pour ça que ce genre de livres dérange...

eh bien non je n'aime pas... je n'aime pas le fait qu'elle écrive à son mari comme ça, qu'elle raconte des souvenirs je trouve ça ennuyeux au possible, ça camoufle l'histoire du coup je ne trouve pas ça poignant du tout mais ennuyeux au possible...

Citation :

mais quand on voit tous ces massacres, aux USA ou en Finlande, on peut se poser des questions sur la "motivation" de leurs auteurs... Désir de célébrité, ou haine pure et simple envers les autres ? En tout cas, c'est sûr que ça fait froid dans le dos, et c'est peut-être aussi pour ça que ce genre de livres dérange...

Désir de célébrité, j'y crois pas trop, bien que ces gosses doivent avoir envie de reconnaissance, d'être écoutés en tout cas. Par contre, je crois à l'influence des médias, films et jeux vidéos, ca oui, j'y crois dur comme fer !! Et aussi au fait que dans ces pays, la libre circulation des armes à feu, joue un rôle important aussi.
Mais par contre, ce livre ne m'a pas spécialement dérangé, peut-être parce que je n'ai pas été jusqu'au bout, mais comme Laura, profondément ennuyé.

laura a écrit:

eh bien non je n'aime pas... je n'aime pas le fait qu'elle écrive à son mari comme ça, qu'elle raconte des souvenirs je trouve ça ennuyeux au possible, ça camoufle l'histoire du coup je ne trouve pas ça poignant du tout mais ennuyeux au possible...

A la fin, pourtant, il y a une surprise, et une sacrée... (enfin, moi j'avais deviné dès les premiers chapitres, alors c'est peut-être aussi votre cas !! )

Spoiler:

En fait, si quelque chose m'a dérangée dans ce bouquin, c'est justement la fin, que j'ai trouvée un peu trop "téléphonée", si vous me passez l'expression...

Melo, effectivement je pense que chez les enfants présentant une certaine "fragilité", les images violentes qu'on diffuse quasi en permanence à la télé (surtout aux USA, où on diffuse en direct des arrestations musclées, des courses-poursuites, ou bien carrément des procès...) peuvent être un facteur déclenchant. Mais bon, à mon sens, psychologiquement parlant, il doit quand même y avoir une faille... A six ans, j'étais fan des séries policières made in US, je jouais au policier avec une mitraillette en plastique et le képi de mon père (euh, oui, bah, les képis des surveillants pénitentiaires présentaient de loooooin une ressemblance avec ceux des policiers ^^ ), j'ai dû trucider mon lapin en peluche une bonne centaine de fois (il ne voulait jamais se rendre, l'animal) mais ce n'est pas pour autant que j'ai un jour éprouvé le besoin de décrocher la Winchester du salon pour faire un carton dans la rue...

Quant aux armes en libre circulation, c'est sûr que ça n'arrange rien... Mais ça n'explique pas le "pourquoi", ça répond juste au "comment"... Ils ont les moyens "techniques" de passer à l'acte, mais pourquoi le font-ils ? C'est là toute la question !

Je viens de lire ton spoiler vu que je ne continues pas le bouquin mais effectivement je suis sur le cul !

laura a écrit:

Je viens de lire ton spoiler vu que je ne continues pas le bouquin mais effectivement je suis sur le cul !

J'ai hésité à le poster, mais bon, je pensais que ça méritait quand même d'être précisé ! ^^

Citation :

j'ai dû trucider mon lapin en peluche une bonne centaine de fois (il ne voulait jamais se rendre, l'animal)

c'est malin les lapins !

Citation :

Quant aux armes en libre circulation, c'est sûr que ça n'arrange rien... Mais ça n'explique pas le "pourquoi", ça répond juste au "comment"... Ils ont les moyens "techniques" de passer à l'acte, mais pourquoi le font-ils ? C'est là toute la question !

Oui, mais je pense qu'avoir des armes à sa portée, peut egalement être un des facteurs déclenchants. Ca met leur fantasme au service de la réalité.
Et des ados qui vont mal et qui ont des envies de tuer, ca existe partout. Seulement les armes ne circulent pas librement partout.
Mais c'est sûr qu'à la base, il y a une fragilité (tout le monde passe par des périodes de fragilité dans sa vie néanmoins).

laura a écrit:

il est dans ma PAL, j'avais envie de le commencer, du coup Aureliane tu m'as un peu refroidi !!!

Aïe que je n'aime pas ça ! non il faut te faire ton avis !

Aurore1981 a écrit:

Auréliane, qu'est-ce que vous n'aimez pas du tout dans ce bouquin ? L'écriture de l'auteur ? L'histoire en elle-même ?

Je crois que c'est la forme, l'écriture. Il y a très peu de romans épistolaires (si on peut le mettre dans cette catégorie) que j'ai aimé. Je peux à peine en citer un en fait.

Je ne saurais dire. Je m'ennuie, cette femme m'ennuie. Je n'ai pas d'enfant donc je ne peux pas dire que c'est son absence d'amour maternel, en fait elle m'a l'air incroyablement prétentieuse et égocentrique.

Au fait [hors sujet] j'ai tendance à tutoyer dans les forums, j'espère ne froisser personne ![/hors sujet]