Le responsable des ressources humaines de Avraham B Yehoshua

Citation :

L'avis de la Fnac : Récompensé par le prestigieux Grand Prix de littérature d'Israël pour l'ensemble de son œuvre, Avraham B. Yehoshua a su conquérir le lectorat français avec notamment "L'Amant" (1979), "Un divorce tardif" (1983) "Monsieur Mani" (1992), "Voyage vers l'an mil" (1998) et "La Mariée libérée" (2003).


À la suite d'un attentat suicide sur un marché de Jérusalem, les secours emportent une femme d'une quarantaine d'années, sans papiers d'identité, hormis un bulletin de salaire du mois précédent émanant d'une usine, taché, déchiré et ne mentionnant pas de nom. Grièvement blessée, la jeune femme lutte contre la mort pendant deux jours sans qu'aucun de ses collègues de travail ou supérieurs hiérarchiques s'inquiète à son sujet. Transportée à la morgue de l'hôpital, la victime anonyme semble laisser tout le monde indifférent. Parce qu'un journaliste s'empare de l'affaire et s'apprête à publier un article vilipendant la célèbre boulangerie industrielle, l'accusant de faire preuve de manque d'humanité, le patron de l'usine ordonne à son responsable des ressources humaines d'enquêter sur la disparue. Qui était cette employée ? Dans quel secteur travaillait-elle ? Comment se fait-il que personne n'ait constaté son absence ?
Chargé de rendre une identité à cette femme et lui permettre d'avoir un enterrement digne afin de sauver la réputation de l'usine, le jeune homme se lance sur les traces de l'inconnue, une étrangère qui a tout quitté pour vivre à Jérusalem. Obsédé par l'objet de sa quête, il transforme rapidement sa mission…

Les écrits restent lorsqu'ils sont dictés par la révolte ou la tendresse. Nul doute que "Le Responsable des ressources humaines", fresque humaine sans précédent concoctée par l'un des plus grands écrivains israéliens, s'inscrira durablement dans les mémoires.

Un jeune responsable des Ressources Humaines dans une entreprise de boulangerie industrielle à Jérusalem est chargé d'enquêter sur le passé d'une employée morte dans un attentat. Au fond il s'agit plutôt de sauver la réputation de son patron, mise à mal par un journaliste zélé qui dénonce la déshumanisation de ces grosses sociétés exploitant des immigrés surdiplomés prêts à tout pour gagner leur place sur la terre promise. Le jeune homme s'investira bien au-delà de ses attributions et c'est à lui qu'incombera la lourde tâche du rapatriement du corps au pays natal.
Derrière cette étrange épopée, parfois burlesque, l'auteur nous parle de condition humaine, des espoirs déçus de ces immigrés sans patrie pour lesquels la terre promise ne tient pas ses promesses.
Un grand roman.
A.S.P. - Mollat