Kscades Rang: Administrateur
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| Sujet: Le Tunnel d'André Lacaze Mar 28 Juin 2005 - 21:12 | |
| André Lacaze - Le Tunnel Un récit personnel de déportation au camp de concentration de Mauthausen. Un roman contre l'oubli et un vibrant hommage à la solidarité. Je l'ai lu il y a une vingtaine d'années et il m'avait beaucoup marqué. - Citation :
L'auteur, arrêté pour un délit de droit commun, et qui se nomme lui-même Paulo dans le livre, découvre l'horreur du système concentrationnaire nazi. En effet, en 1939, des républicains espagnols avaient été internés dans le sud de la France par les dirigeants de la IIIème République. En 1940, ils ont été déportés en Allemagne. Sous ses yeux au block 16 [il y avait] plein de communistes que la République, en 39, avait par sécurité mis à l'ombre. Pétain les avait bel et bien prêtés à Hitler, ces mauvais Français. Paulo aurait pu [ ] entendre aussi ce que disaient les Espagnols, premiers prisonniers à Mauthausen. Douze mille, le chef de l' État français en avait livré de ces « réfugiés ». Paulo l'avait assez entendu l'épouvantable dicton : « Sous chaque pierre de Mauthausen il y a le sang d'un Espagnol ». [ ] Ce tourbillon de spectres, ces hommes tous pareils, indéfinissables, ces hommes qui débarquaient avec le même air ahuri pour brûler en choeur, il n'avait pas réussi à les trouver émouvants. Il les avait mal vus, milliers de triangles rouges, ( le triangle rouge est le signe des déportés politiques ) feux follets d'un immense cimetière, apparaissant, dansant, disparaissant, il n'était pas très sûr de sa vision. Et puis Mauthausen, c'était la tour de Babel, un ramassis de toutes les races, des gens dont il ne comprenait pas la langue: Hollandais, Danois, Tchèques, Hongrois, Bulgares, Roumains, Grecs, Luxembourgeois, Ruskis, Yougos, Polaks, Gitans et autres apatrides. Vraiment très loin de son univers res-treint de Parigot, tous ces sauvages. Ces crânes, ces pyjamas, ce mélange de nations, cette gigantesque usine d'anéantissement, c'était trop vaste, c'était l'irréel, personne n'y pouvait rien. | |
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