Vous aviez pris une claque avec Vendetta ? Vous allez finir K.O. avec les Anonymes. Comme avec son précédent roman, l'auteur, dont la patte se reconnait désormais grâce à la construction de son intrigue en spirale, va patiemment vous amener de la première à la dernière page. Conspiration, politique, suspense, personnages haut en couleurs,
dans le thriller 2.0 made in Roger Jon Ellory !
Qui sont les anonymes ? Les personnages sans nom qui forment l'arrière plan de chaque roman que nous lisons ? Est-ce nous, les lecteurs anonymes, qui créons un univers issu de molécules de mots, à chaque fois que nous ouvrons un livre ? Est-ce les gens que nous croisons pendant notre lecture ? Des victimes de meurtres qui ne sont pas qui elles semblent être ? Ou est-ce que ce sont les bras armés d'une agence gouvernemantale ?
Dans son nouveau roman, Roger Jon Ellory va mettre en scène ces fantômes, ces prête-noms, ces fameux hommes de paille. Ces gens qui trompent les apparences qui se jouent des règles et des lois.
Comme avec Vendetta, Ellory va consacrer près de 700 pages à lier le fond à la forme. Deux éléments qui deviennent sa signature : le fond avec la trame historique, politique, humaine. La forme, avec sa construction de l'intrigue en spirale. Le lecteur, tout comme le personnage principal, se retrouve à l'extérieur de cette spirale et pour atteindre le centre de cette dernière, il va devoir commencer par en faire le tour, et se rapprocher de la vérité, tout doucement mais inexorablement...
Pendant la première moitié du roman, nous allons donc alterner le point de vue des policiers qui tentent de mettre bout à bout les éléments d'une enquête qui s'annonce particulièrement difficile. Et d'un autre côté, nous allons lire ce qui pourrait être les mémoires d'un des ces hommes de paille, un anonyme mandaté par le gouvernement. Passages que l'on trouvera parfois assez frustrant pendant la première moitié du roman puisque à ce moment là de l'histoire, nous serons plus accaparés par les détails de l'enquête en cours que par les pérégrinations d'un homme qui pense défendre les intérêts de ses concitoyens...
Et puis arrive la page 371. Et là, nos certitudes vont commencer à voler en éclat. Rien ne paraît ce qu'il est sensé être. Nous sommes toujours sur la route de cette spirale infernale, la cadence vient d'accélérer d'un coup. On se surprend à dévorer les trois cent dernières pages qui nous restent à lire. Et puis le livre se referme en nous laissant sonné. Par sonné par la fin du livre en soit. Mais par tout ce que le roman implique.