Amanda STHERS multiplie les activités : scénariste (
Caméra Café), parolière (d'on sait qui), dramaturge(
le Vieux Juif blonde notamment). En 2004, elle publie
Ma place sur la photo, un premier ouvrage largement autobiographique.Un an plus tard,
Chicken Street, une tragicomédie sensible et mélancolique proche de l'esprit de Woody Allen met en scène les destins des deux seuls juifs de Kaboul.
Dans la réalité, les deux juifs présents dans ce roman, Alfred et Simon, ont vraiment existé. Tout le reste, dans ce roman, appartient à la fiction.
Alfred, un Roumain seul survivant de la Shoah dans sa famille, est écrivain public. Simon, ancien chausseur à la cour d'Iran, joue au cordonnier misérable. Leur vie, ponctuée de leurs disputes et du shabbat hebdomadaire est bouleversée par la requête de Naéma, jeune Afghane enceinte de Peter, journaliste américain reparti à Los Angeles. Le hic: Peter est marié à Jenny, femme modèle qui intercepte la lettre de la jeune Afghane.
Amanda Sthers tue le suspense dès le premier chapitre. Elle nous prévient: Alfred et Naéma seront lapidés. Car l'essentiel ici est le déroulement, et non l'issue du drame.
Même si je reste un peu sur ma faim (le livre est très très court), j'ai trouvé la lecture plaisante, rapide. Le style m'a un peu fait pensé à celui de Tahar Ben Jelloun, la poésie en moins, quand même.
Reste l'impression que l'auteur a su mêler avec justesse humour ("Une synagogue c'est dix hommes juifs [...] on n'imagine pas le nombre de cafés de Brooklyn qui sont des synagogues qui s'ignorent") et grande clairvoyance ("Il est encore des endroits où avorter sa sœur morte avec un couteau de boucher inspire le respect.").
Une belle découverte qui m'incitera à lire les prochains romans d'Amanda STHERS
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