Le petit Bonzi de Sorj Chalandon

Spécial rentrée littéraire

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RÉSUMÉ DU LIVRE

Jacques Rougeron a douze ans. Un soir d'automne, au pied de son immeuble, il croit avoir enfin trouvé le moyen de guérir. Jacques Rougeron est bègue. Il voudrait parler aussi vite, aussi bien que Bonzi et tous les autres. Bonzi, c'est son ami, son frère, c'est lui, presque. Bonzi le soutient. Ils n'ont que quelques jours. C'est leur secret

La critique d'Evene : Sarj Chalandon nous invite dans la tête d’un gamin lyonnais de douze ans, au milieu des années soixante, durant la semaine où bascule la vie du petit garçon. Pour permettre une telle immersion, l’auteur joue avec son écriture, use habilement de répétitions, d’énumérations, de digressions fantaisistes, sans que son style ne tombe pour autant dans l’infantilisation à outrance. Nous voilà dans la vie de Jacques, jeune bègue qui ne supporte plus sa différence : il tente de se soigner par des remèdes d’Indiens - manger de l’herbe ! - ou invente des prétextes saugrenus afin de ne plus avoir à parler, d’en finir avec cette existence pénible. Hormis son indéfectible ami Bonzi, il est seul, aimé par sa mère mais battu par son père, seul avec ce mal oppressant qui le mure hors du monde. L’ouvrage ne recèle d’aucune surprise, l’identité du petit Bonzi du titre est aisée à deviner, et la fin n’est pas particulièrement surprenante. Qu’importe, là n’est pas l’intérêt. En nous faisant vivre les troubles du bambin et ses aventures (extra)ordinaires, parfois imaginaires, Sarj Chalandon signe un ouvrage très touchant, d’une mélancolie naïve et charmante. Mikaël Demets