Mon avis (Lu il y a un bout)
Y’a des écrits qui, dès les premières lignes parcourues, vont directement au cœur et c’est ce que j’ai ressenti pour Ru, tout petit bouquin dont la plume belle m’a vraiment émue.
Ru est un amalgame de souvenirs venus de la mémoire d’une auteure en des mots magnifiques et si beaux que j’ai relu à quelques reprises plusieurs passages pour mieux les retenir.
Kim Thuy, raconte, en de courts chapitres, les siens. Ceux laissés à Saigon et en Malaisie et ceux, qui comme elle, sont maintenant enracinés au Québec. Elle partage, entre hier et aujourd’hui, la fuite du pays de son enfance, le voyage, entassés par centaine dans une cale d’un bateau et l’arrivée au Québec, devenu leur «pays» d’adoption.
Ce petit bouquin ne renferme pas LA tristesse ni une grande nostalgie. L’auteure ne s’éternise pas non plus sur l’horreur . Bien sûr elle partage la peine des siens face à une guerre qui les a fait fuir. Bien sûr elle raconte le dépouillement, les blessures demeurées là dans leur mémoire mais elle raconte tout ça sans extrême, avec pudeur.
Ru c’est aussi l’amour de la famille. Celle d’origine et celle toute nouvelle que Thuy nous dépeint tendrement et sobrement.
Un tout petit roman aux mots accrocheurs, poétiques, beaux et doux comme le sourire d’un enfant.
Je n'ajouterai rien à mon commentaire car ce roman est écrit et s'adresse à chacun de nous comme une confidence intime. À vous de «l'entendre» maintenant.
Je vous invite à lire cet entrevue de l’auteure concernant ce premier roman :
ICI
Extrait «Mon récit n'est pas
un récit autobiographique, insiste-t-elle. Ce livre-là n'est pas mon histoire. Je prends l'excuse de raconter «à travers moi» l'histoire de tous ces gens que j'ai croisés. Malgré leurs souffrances, leur immense pauvreté, il y a dans leur histoire une beauté extrême.»
N.B. Mes excuses Ankya mais ce roman n'est pas canadien mais québécois.