Présentation de l'éditeur :
Bunny Munro vend des produits de beauté et rêves d'espoir aux ménagères esseulées de la côte sud de l'Angleterre. Lancé à la dérive par la mort subite de sa femme et luttant pour rester en phase avec la réalité, il fait la seule chose qui lui vienne à l'esprit - prendre la route, son fils de neuf ans à ses côtés. Tandis que Bunny colporte sa marchandise et son sex-appeal, Bunny Junior attend patiemment dans la voiture, explorant le monde à travers son encyclopédie. A mesure que leur étrange odyssée approche de son épilogue, Bunny réalise que les fantômes qui l'entourent sortent de l'ombre pour venir réclamer leur dû. Portrait sensible de la relation entre un père et son fils, Mort de Bunny Munro est un roman palpitant, plein de style et de fureur, regorgeant de cet esprit et de ce mystère que les fans reconnaîtront comme les marques de fabrique de la vision si singulière de Nick Cave.
L'avis de la p'tite Artica :
Débutée en 1990 avec
Et l'âne vit l'ange, Nick Cave, rock star australienne depuis 30 ans, reprend donc sa carrière littéraire après avoir composé la musique de
La route, portée au cinéma.
C’est en tournée avec les
Bad Seeds, dans le bus et les chambres d’hôtels que le grand échalas à la moustache qui tombe a écrit ce conte désespéré et hystérique avec un mélange de Tarantino et de … Nick Cave.
Autant le dire, ce Bunny Munro, vendeur de cosmétique et obsédé sexuel total, esprit malade, affublé d'un fils de neuf ans toujours plongé dans son encyclopédie, est un homme des plus désagréables dont on attend avec impatience la mort annoncée dans le titre !
Son fils tente de voir en lui un héros mais, au fil de la lecture de son encyclopédie, le décrypte. Le petit Bunny junior , c'est : " le passager d'un avion, et là, il vient d'entrer dans le cockpit pour réaliser que le pilote aux manettes est ivre mort et qu'il n'y a strictement personne pour piloter l'avion."
Le livre est un périple tragi-comique, en parallèle avec la course meurtrière d'un tueur en série, avec des situations délirantes. Même si le couple est parfois touchant, le récit est décapant, exaspérant, obscène, dérangeant et ne ressemble à rien de ce que l'on connait. On en ressort totalement dynamité, partagé entre la fascination, le dégoût et l'agacement. Un roman que je ne peux conseiller car, comme le dit lui-même Nick Cave :
« J’ai pris en moi ce qu’il y avait de plus mauvais pour écrire ce livre »