The House of leaves (La maison de feuilles) de Danielewski

J'ai fini le livre de Mark Z. Danielewski est j'en garde une impression... comment dire... troublante...

Alors, déjà c'est un livre qui est par moment assez angoissant (on perd vite ses repères litéraires et visuels), qui porte sur une histoire angoissante...

Ce livre vient de sortir en français aux éditions denoël, me semble-t-il, et j'ai décidé de le lire après avoir entendu des commentaires de l'éditeur français sur ce livre, à la radio...

Ce livre culte aux états-unis (que j'ai lu dans sa version originale) est un petit bijou, à plusieurs titre :

- Danielewski prend un malin plaisir à jouer avec la "physiologie" du livre : renvois incessants à des notes de bas de page, jeux avec la typographie, les couleurs, le sens (les sens, en fait) de lecture etc...

- ce livre est d'une érudition incoryable (multiplications des thèmes abordés de manière intelligente et assez complète pour un livre qui n'est pas un essai, c'est définitivement un roman, mais qui en prend parfois la forme)

- le jeu de l'auteur sur les niveaux de réalités (on passe d'un discours excplicatif sur une oeuvre irréellle à des récits du narateur bien plongé dans les bas-fonds de Los Angeles, on cite des experts et des oeuvres réels et imaginaires etc...)

Bref, j'ai adoré, ce livre m'a profondément troublé par ses aspects angoissants, son côté déroutant, on est parfois perdu (en même temps que les héros du livre), l'auteur nous manipule et souffle le chaud et le froid, tout en nous laissant libre de notre interprétation et en faisant jouer notre imagination.

Entre ouvrage métaphysique et thriller, on plonge dans un univers super étrange, le tout avec un support littéraire inconnu... certains parlent
d'un "projet blair witch" du roman noir, je pense que c'est bien pire que ça... car la démarche est bien plus complexe...

Devant cet enthousiasme, je me suis précipitée pour en savoir un peu plus et ça a l'air pas mal! Par contre le livre est un peu cher (27.55 € avec les 5%)


« Je fais encore des cauchemars. D'ailleurs, j'en fais si souvent que je devrais y être habitué depuis le temps. Ce n'est pas le cas. Personne ne s'habitue vraiment aux cauchemars. .. Ainsi parle Johnny Errand au seuil de cette Maison des feuilles, et de poursuivre sa mise en garde : « Ça ne se produit pas immédiatement, mais sans prévenir vous vous apercevrez que les choses ne sont pas telles que vous pensiez qu'elles étaient. Livre subversif, livre défendu, le lecteur est prévenu... et bien entendu tenté.

Dans son introduction, Johnny explique comment il a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d'un vieil homme aveugle, décidé de le mettre en forme et de l'annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d'emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de "home movie". Tout s'annonce bien jusqu'à ce qu'il découvre une pièce qui jusqu'alors n'existait pas. Passé l'étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Navidson tente d'explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L'horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l'expédition que pour le lecteur - lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique. Que cache la maison? Quel est ce grondement qu'elle émet de temps en temps? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampanô semble-t-il le rendre fou?


A la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée.

Je l'ai payé une douzaine d'euros en V.O. en édition remasterisé !!

J'ai effectivement remarqué que ça revenait moins cher d'acheter les livres en VO notamment car on les trouve en poche beaucoup plus vite...

A mon avis ce livre ne sortira pas en poche, la mise en page étant ce qu'elle est, mais c'est vrai que globalement, les prix des livres anglosaxons sont beaucoup moins cheres que ce que pratique les éditeurs français. Alors, d'accord, il y a une question de volume de vente (les livres en anglais touche un public beaucoup plus large), mais quand même, 30€ pour un livre de 700 p. même pas relié en cuir, c'est clairement du vol !!